19/03/2007

Avis aux non-amateurs de fromages


Continuons dans la série "post au contenu des plus élaboré"...

Dernièrement, j'ai eu comme une envie de fromage. Zavez bien lu. Mais du fromage pour de vrai. Cette envie soudaine m'avait déjà pris au Chili. Je me souviens m'être sentie vraiment stupide face à la vendeuse. Quel type de fromage souhaitais-je? That was the question. Ce n'était même pas un problème de nom ou de variété inconnus au bataillon ; quand on ne connait pas on apprend vite à choisir au feeling, quite à se tromper. Le hic c'est juste que le choix était impossible : entre un carré jaune et un carré jaune mon coeur balançait. C'est simple, je ne voyais pas la différence. Tous pareils, des clônes-fromages. Je souhaitais pourtant apporter une réponse précise et constructive à cette jeune femme qui attendait ma décision patiemment mais qui n'avait pas que cela à faire. J'essayai alors de distinguer peut-être une légère nuance au niveau de la couleur "Celui-ci semble être d'un jaune légèrement plus soutenu, tandis que ceux-là tendent vers le jaune doré, à moins que le jaune pâle ne me tente plus". J'avais beau y mettre toute ma bonne volonté, rien à faire : les carrés étaient tous bel et bien carrés et jaune. J'examinai l'étalage en long en large et en travers et finis par lever les yeux vers la madame coiffée d'un sac plastique bleu pour lui exprimer mon désarroi. Or cette dernière n'en savait pas plus que moi. Conclusion de l'histoire : j'ai laissé la dame à ses carrés jaunes, me suis rendue en rayon et me suis rabattue sur du quesillo, un truc indéfinissable, mou, fade mais pas mauvais. Quite à manger du plastique, je le préférais blanc.

Semaine dernière donc. De nouveau envie de fromage. Je vous le dis tout de go : au Canada la tâche n'est pas plus aisée. On trouve assez facilement les produits de nos chères régions cocorico. Idéal...pour se ruiner. Sur la paille pour un fromage non merci. Allons donc voir ce qui existe du côté canadien. Des rectangles. Orange. Je ne vois pas double, ce n'est pas une hallucination de ma part. Tous les mêmes. Avec quelques nuances: format big size "cher fromage, toi et moi c'est pour la vie", ou bébé rectangle "tout juste acheté, déjà avalé". Certains sont marbrés et oscillent entre le jaune et le orangé. Mais malgré tout, cette partie du rayon est quasi monochrome. Vive l'homogénéité fromagère. Du coup même éternel dilemme : que choisir? Tout d'abord, sélectionner par le prix. C'est que ce n'est vraiment pas donné, au contraire. Je suppose qu'à l'achat d'un pavé orange, à défaut d'avoir le goût tu paies le concept. Parmi les rectangles on prendra donc le moins cher. Et on choisira le "old cheddar" (traduit par cheddar "fort", ils savent être drôles ces canadiens) parce qu'il sera peut-être un peu plus goûteux. Echec ma fille. Du plastique ça reste du plastique. Donc me voici avec mon cheddar "Sans nom". Ben oui il s'appelle comme ça. Et je trouve que cela lui sied parfaitement. "Sans nom", ça fait fromage anonyme, fade, sans intérêt. Sans nom, sans goût, on n'est pas déçu du voyage croyez-moi. Ne rien manger revient au même. Sauf que le porte-monnaie et la balance s'en portent mieux. En tout cas sachez-le, le plastique orange ça passe presque tout seul, tellement inaperçu que tu n'en vois même pas la couleur. Quoique. Puisque à la limite c'est la seule chose que tu en retiens.


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour ma part je tourne à la barre -taille HLM, au moins cinquante centimètres- de mozarella blanche, sèche, avec peut-être un léger arrière-goût de Babybel mais qui à le mérite d'être en solde...

Anonyme a dit…

t'inquiète t'auras droit à ton assiette de fromage à la première soirée toulousaine... faudra juste me le rappeler! et un bon verre de vin avec...

méli a dit…

coooooool je ne manquerai pas de te le rappeler!!!