"Si la vie est une jungle, ma cuisine est un zoo"
1. On commence par un rapide éclaircissement pour ne pas laisser le correcteur perplexe. En deux mots, trois mouvements. Du genre : "De nos jours/A l'heure actuelle (évitez le "aujourd'hui"), plus que jamais l'humanité entièèèèèèèère est en recherche de repères etc."
Conseil : expliquez avec vos propres termes MAIS sans paraphraser.
Conseil : expliquez avec vos propres termes MAIS sans paraphraser.
=> Petite mise en bouche, afin d'illustrer l'accroche :
2. Ensuite, on contextualise :- la société japonaise ou comment être paumé/ névrosé/ déprimé/ complètement largué,
- les "jeunes" (moche) ou "nouvelles générations" (mieux) qui voient leur avenir incertain ou qui ne voient pas d'avenir du tout (NB : je propose l'inscription automatique au RMI simultanément au recensement de nos 16 ans),
- la montée inquiétante des sectes ou la radicalisation de certaines religions avec explication comme la quête de valeurs blablabla,
- etc...
=> First, une mise en perspective avec les faits replacés dans le temps : en gros, depuis quand la vie est une jungle. Ne remontez pas à la Préhistoire car le coup de gourdin faisait partie des moeurs. Oubliez les romains, vous feriez tâche. Je veux dire qu'il y a des limites à tout : évoquer des brutes qui offraient leur voisin, femme ou grand-père à des lions affamés n'est pas compatible avec la notion de "valeurs". Le Moyen-Âge ne compte pas non plus parce qu'on n'a pas le temps de se lancer dans les croisades, inquisition et autres détails.
=> On arrive rapido au présent. Il y a déjà trop à raconter -oups pardon- à ARGUMENTER.
Donc, affirmer que "plus que jamais la vie est une jungle parce que :"
- ce monde part en live, il n'y a plus de respect pour rien ma bonne dame
- l'environnement, on s'en fout
- les pingouins deviennent acteurs, remportent des oscars et on trouve ça normal
- la forêt amazonienne va finir en jardinet à l'anglaise avec gazon et fleurs des champs
- tous ces gens crèvent de faim tandis que d'autres pleurent de désespoir car passés à côté de l'affaire du siècle pendant les soldes. NB : ici puisqu'on parle de jungle, évoquer la notion de troupeau avec au choix : éléphants, buffles, hippopotames...(On peut tenter le bison mais risque de hors-sujet)
- je vous laisse avancer la liste... Un conseil tout de même : évitez l'énumération et n'abusez pas des exemples. Choisissez-en quelques-uns seulement que vous prendrez soin de développer avec arguments solides et citations à l'appui. MAIS n'abusez pas non plus des citations. Choisissez quelques auteurs seulement que vous présenterez en quelques lignes en évoquant rapidement quelques thèses ou ouvrages. MAIS n'abusez pas des ouvrages, votre dissertation n'est pas une bibliographie. Choisissez-en quelques-uns seulement dont vous évoquerez les arguments pertinents et utiles pour soutenir vos propos. MAIS n'abusez pas des arguments des ouvrages de ces auteurs... J'arrête là, vous avez saisi.
3. C'est bien beau tout ça mais la définition des mots? Ben oui, faut s'y coller. Pourquoi seulement maintenant, me direz-vous. Tout simplement parce que si vous la placez dès les premières lignes, vous êtes certains de perdre le correcteur aussitôt. Imaginez si, après votre accroche CERTES pertinente MAIS incompréhensible, vous commencez d'emblée à définir les termes, on n'est pas sorti de l'auberge.
Donc on contextualise puis on approfondit.Alors, la "vie"................. à vos définitions !
N'oubliez pas : utilisez VOS propres termes qui seront toujours mieux valorisés. Mais voici une proposition à titre d'exemple : "quand on n'est pas mort, on est vivant et le terme "vie" désigne l'état dans lequel se trouvent tous les gens qui sont vivants quand ils ne sont pas morts". Il faut alors se lancer dans l'explication des mots "morts" et "gens", EVIDEMMENT.
Ensuite, "jungle". Vous avez sans doute plus d'une définition en tête. Mais pour ceux qui sont en panne sèche, je propose la botte secrète : le latin!!! Ou le grec. Bref une langue qui fasse érudit.
Vous savez aussi bien que moi, la racine latine du mot "jungle" et ses 23 déclinaisons. (junglus, lupus, corpus, amen ou un truc du genre, mes années collèges sont bien loin)
Vous savez aussi bien que moi, la racine latine du mot "jungle" et ses 23 déclinaisons. (junglus, lupus, corpus, amen ou un truc du genre, mes années collèges sont bien loin)
Puis on aborde "cuisine" et "zoo". Bien entendu on essaie de trouver du lien dans tout ça, d'effectuer des parallèles, des oppositions, d'y voir des concepts abstraits et des métaphores extrêmement subtiles.
4. Etape suivante : les questionnements...avant d'arriver au coeur de l'intro : la PROBLEMATIQUE.
=> Mise en garde : n'abusez pas des questions.
Mais cela vaut tout de même la peine de soulever quelques paradigmes importants en rapport avec le contenu de l'intitulé. On peut bien entendu jouer avec les termes, analyser les figures de style, signaler la présence d'un alexandrin et repérer la césure et autres hémistiches, préciser que le "si" indique une supposition mais remarquer l'absence du conditionnel, remplacé par le présent de l'indicatif utilisé plus que jamais comme temps déclaratif puisqu'il marque ici une affirmation.
5. Après tout ce bordel -pardon, "bric-à-brac structuré"- présentez la problématique pour aboutir à votre thèse. Puis le plan, en évitant le "Dans un premier temps...Dans un deuxième temps"=> déjà vu et revu.
Enfin voilà, "Si la vie est une jungle, ma cuisine est un zoo"
Petit(e) intrigué(e), je te vois perplexe face à cette maxime on ne peut plus énigmatique...
Arrêtons tout de suite le mystère. En vérité, il n'y a rien à dévoiler. Enorme déviation par rapport au sujet de départ : je suis une fois de plus partie a la cresta . Pourtant, je garantis n'avoir consommé aucun produit illicite. C'est justement ce qui est inquiétant.
Arrêtons tout de suite le mystère. En vérité, il n'y a rien à dévoiler. Enorme déviation par rapport au sujet de départ : je suis une fois de plus partie a la cresta . Pourtant, je garantis n'avoir consommé aucun produit illicite. C'est justement ce qui est inquiétant.
Enfin une fois n'est pas coutume, revenons à nos moutons.
La vie est une jungle? On est bien content de le savoir. Je vous laisse méditer...
A part ça, ma cuisine est un zoo. Ca par contre c'est une affirmation véridique...malheureusement. Mais il y a zoo et zoo (vous comprendrez que nous entamons là la phase argumentaire, le développement après la présentation de la thèse en introduction).
Je ne vous parle pas du zoo classique avec lions, singes et girafes. Non, ici on innove, il s'agit d'un new concept : nous élevons des insectes. Il y a deux semaines, en faisant la vaisselle, je trouve un asticot dans la cuisine. Branle-bas de combat. Ceci est mauvais signe car ces petites merdes ne vivent jamais en solitaire. J'appelle mes colocs pour faire les présentations et, je ne sais par quel hasard, j'ai la bonne ou mauvaise idée de lever la tête. Qu'aperçois-je? Une armée d'asticots collés au plafond. BEUUUUUUURK. Ni une ni deux nous sautons tous les 3 hors du champ de bataille de peur de subir un assaut d'asticots parachutistes. Après moults Heurk, Pouah, et autres expressions anglaises (ou anglicisées pour ma part), il a fallu s'attaquer au vif du sujet : tuer les soldats visibles, mais surtout chercher la base militaire. Une fois de plus, en regardant au hasard autour de moi, j'aperçois un vieux tupperware avec un fond de vieux céréales et je vous fais grâce du reste. Opération sac poubelle, on vide les placards, on jette tout ou presque, sans états d'âmes. Je pars en cours, et à mon retour la cuisine était propre comme un sou neuf. Vaincus les asticots.
Enfin ça c'est ce qu'on croyait. Parce qu'il y en a toujours qui reviennent à la charge et ceux-là on ne sait pas d'où ils viennent. Heureusement, l'effectif est bien moindre. Ce doit être un groupuscule, quelques rebelles organisés en bande. Mais certains sont rusés, les voici maintenant dans de nouveaux uniformes. Ils sont passés à la phase camouflage en butterfly (papillon) et se baladent allègrement in the kitchen, jusqu'à ce que l'un d'entre nous (excepté le singapourien effrayé par les bestioles) le stoppe en plein vol et le squeeze.
Sans vouloir jouer l'indignée, dégoutée, écoeurée (mais un peu quand même), je tiens à dire que c'est absolument d-é-g-u-e-u-l-a-s-s-e. Il n'y a pas d'autres mots (et que lorsque la cuisine est nettoyée au moins une fois en quelques mois, ce genre de blagounette n'arrive pas).
Fin du récit? Eh bien non. Hier les kokos nous avons trouvé des fourmis. Mais pas les petits machins que nous connaissons. Plutôt des trucs ogéémisés, de la forme d'une fourmi mais en version géante et obèse. Apparemment, celles-ci n'ont pas choisi d'agir par troupes. Je touche du bois en disant ça, on ne sait jamais ce qui va surgir demain.
J'en profite pour lancer un message :
Si tu fais partie de nos connaissances, entourage proche ou lointain, nous ne te fermerons pas la porte au nez. Mais si tu n'es pas notre ami, ne te pointes pas chez nous, merci.
Je fais allusion ici à une autre anecdote. En me levant une nuit, j'aperçois un jeune homme étalé de tout son long sur notre canapé. J'ai supposé que c'était un ami de Kane puisqu'il y avait eu apéro dans la soirée. Or le lendemain matin, je suis réveillée par des pourparlers entre Matthew, Kane et l'individu qui n'était en fait l'ami de personne. Comme dirait l'autre, il a vu de la lumière et est entré...par la porte vitrée. Il devait être bien fait car est juste venu squatter pour ronfler, même pas pour visiter.
Donc que cela se sache : notre appart n'est pas un hôtel et nous refusons tout ce qui n'est pas de forme humaine. En gros, si tu es un insecte ou une merdouille du genre, vas voir ailleurs. C'est ferme, clair et direct.
Donc que cela se sache : notre appart n'est pas un hôtel et nous refusons tout ce qui n'est pas de forme humaine. En gros, si tu es un insecte ou une merdouille du genre, vas voir ailleurs. C'est ferme, clair et direct.
Sachez tout de même que vous êtes WELCOME chez nous...mais j'ai comme le pressentiment que vous n'allez plus être très nombreux...
Bon, et notre dissert?? Après le développement, la conclusion : pas trop longue, ni trop courte, ni un résumé ni un nouvel argument, on évite les points d'interrogation MAIS on propose une ouverture.
Avec tout ça, si tu n'as pas renoncé, c'est que tu es un warrior.
Pour l'info, sachez que les canadiens réalisent une partie de leurs exams sous forme de devoirs à la maison, et que les fameux "essays" permettent de jeter les idées un peu comme elles viennent sans avoir à respecter toutes ces règles tout à fait utiles et absolument indispensables que le bon système français nous impose. Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué.
NDLR : je constate que ce post est particulièrement indigeste, sorry pour ceux qui se sont perdus en route.
NDLR : je constate que ce post est particulièrement indigeste, sorry pour ceux qui se sont perdus en route.
3 commentaires:
Je vois qu'il n'y a pas que moi que le système (enfin quand il touche à ma petite personne et me force par exemple à utiliser des concepts aussi abstraits que "paradigme" et "problématique" afin d'avancer dans "mes études" vaille que vaille par exemple) débecte et que donc e ne suis pas le seul à râler jusque sur mon blog.
Si ça peut te rassurer, nous, ici, ce n'est pas une armée d'asticot que l'on a à faire mais à une armée de moucherons et on n'arrive pas plus à s'en débarraser que vous. On se croirait dans les guerres napoléoniennes en cela que ces abrutis de moucherons semblent faire aussi peu cas de leur vie que les grognards de tonton Napoléon bien sagement rangés en rang d'oignons sur les plaines plus fournies en canons qu'en brins d'herbes... On a même essayer la guerre bactériologique et chimique (enfin on a acheté du spray anti moucheron)mais rien ny fait, ils reviennent tjs à la charge ces cons!
moi je dis, en conclusion de tout et n'importe quoi (ça passe toujours très bien): "de toutes façons, ya plus d'saisons"
This is great info to know.
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